La zone du front de mer de Rio de Janeiro est l’un des secteurs les plus anciennement urbanisés de la ville. En raison de son emplacement stratégique, elle a joué un rôle fondamental dans le développement économique et social de Rio. Toutefois, depuis quelques dizaines d’années, l’impact des nouvelles tendances dans l’industrie et la modernisation du transport maritime, associés à une récession économique, ont enclenché la spirale du déclin de la zone portuaire. Le but de l’opération urbaine Porto Maravilha est d’établir un nouveau plan d’occupation de la zone du front de mer de Rio de Janeiro et d’en changer l’image. Elle vise à doter Rio d’un centre animé, où un écoquartier et un réseau moderne de transport multimodal s’intègreront à la trame du patrimoine historique et architectural existant. Le projet a également pour ambition d’encourager les projets immobiliers favorisant le développement socio-économique et l’inclusion sociale, afin d’atténuer la gentrification du quartier. Toutes les interventions menées dans la zone portuaire sont effectuées dans le respect des principes d’intégrité, de durabilité, d’inclusion sociale et de développement social. L’opération Porto Maravilha s’appuie sur un mode de financement novateur fondé sur le partenariat public-privé (PPP) afin de garantir que le projet sera mis en œuvre en collaboration avec le secteur privé.

Le projet, élaboré en deux phases, concerne une surface de 5 millions de mètres carrés accueillant 32 000 habitants (en 2012). La première phase était axée sur des travaux d’infrastructure (rénovation des égouts, réseaux d’eau potable, de télécommunications et d’éclairage public). Pour résoudre les problèmes d’inondation, de nouvelles canalisations d’écoulement des eaux ont été installées en tenant compte de l’élévation du niveau de la mer, qui devrait survenir dans un proche avenir. C’est également lors de cette première phase que la Ville de Rio a lancé la construction du musée d’art de Rio (MAR), qui a ouvert ses portes le 1^er mars 2013.

Pour la seconde phase, l’accent est mis sur un nouveau modèle de mobilité urbaine donnant la priorité aux piétons et aux transports en commun. Les principaux chantiers sont la construction de l’avenue Binário, d’une voie rapide souterraine et de 28 km de lignes de métro léger (SLR). Ces transformations ont pour but de repeupler la région, qui devrait passer de 32 000 à 100 000 habitants en dix ans, ainsi que d’y améliorer la qualité des services publics. Les mesures prises en faveur de la durabilité augmenteront la surface des espaces verts de 2,5 % à 11 % et amélioreront la perméabilité du sol. La pollution de l’eau, de l’air et par le bruit sera considérablement réduite. La mise en place d’un nouveau système de mobilité qui donne la priorité aux piétons, aux cyclistes et aux modes de transport en commun durables augmentera en outre la fluidité de la circulation. L’opération urbaine Porto Maravilha bénéficie également à toute la ville de Rio, et plus particulièrement aux quartiers proches du centre-ville tels que le quartier Ilha do Fundão. Les profondes transformations qu’a connues la ville ont par ailleurs permis de créer un pôle technologique innovant dans ce secteur : le parc de haute technologie de l’Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ). La transformation qui s’opère actuellement à Rio consolide le statut de la ville en tant que centre d’affaires et de recherche sur le développement séduisant, qui donne accès à la recherche universitaire et scientifique, ainsi qu’à des professionnels compétents pour le secteur privé. La revitalisation de la zone portuaire de Rio de Janeiro rétablira de plus son lien avec le centre-ville et constituera un exemple de développement urbain durable et d’inclusion sociale productive. La remise en valeur du patrimoine et la création de nouveaux équipements culturels en feront l’un des quartiers les plus attractifs de la ville, ainsi qu’une référence en termes de qualité de vie pour les habitants de Rio, les gens qui viennent y travailler et les touristes.